L’espèce phylogénique Cracraft (1989) définit une espèce phylogénique comme un ensemble non réductible d’individus ayant en commun une diagnose les différenciant des autres et comprenant les ancêtres, les individus actuels et leur descendance. L’espèce est donc un phylum ayant un modèle parental commun. Pour Queiroz & Donoghue (1990), l’espèce est le plus petit groupe monophylétique ayant un ancêtre commun. Continuer la lecture de L’espèce phylogénique, l’espèce cohésive, l’espèce écologique ou fossile
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Mardi 3 mai, les réserves particulières du patrimoine naturel (RPPN)
Avant de rejoindre Porto Alegre, nous visitons la réserve particulière du patrimoine naturel (RPPN) dont Cilon est président. Les RPPN sont des structures privées de protection du patrimoine dont le statut est reconnu par l’UNESCO. Celle de Cilon est située à Canella, à proximité de San Francisco de Paula. Elle a pour objectif la conservation de Araucaria angustifolia. Elle s’étend sur une superficie de 70 ha et se divise en un batiment administratif, un jardin potager et médicinal, le noyau de la réserve (zone de protection intégrale), la zone de protection et la zone d’amortissement ou zone tampon entre la RPPN et la la zone urbanisée. La zone tampon était initialement en friche. Elle a ensuite été plantée d’Araucarias en 1991. Cette date étant certaine nous avons pu constaté que les arbres peuvent avoir plus d’une cerne de croissance par an. Dans la RPPN, nous observons le cortège habituel d’arbres et arbustes de la Mata Atlantica : Myrtaceae, Sapindaceae, Lauraceae. Il y a en plus quelques pieds intéressants de Ilex paraguariensis ou mate, de Gochnatia arborescens, Asteraceae arborescente, de Sebastiania oppositifolia (Euphorbiaceae), de Sloaena momosperma (Elaeocarpaceae), arbre de très grande taille et une Monimiaceae à déterminer. Nous allons ensuite dans le parc municipal pour observer un pied femelle de Araucaria de 48 m de hauteur et de 8,50 m de circonférence à 1,20 m de hauteur.
Araucaria femelle de 48 m de hauteur
Toujours sur la route de Porto Alegre, nous voyons aussi un pied male mesurant 43 m de hauteur. Sur ce site, il y a aussi Cabralea canjarena (Meliaceae) de plus de 20 m de hauteur, Luehea divaricata (Tiliaceae). Une herbacée est présente depuis le début du séjour, une Asteraceae considerée comme une mauvaise herbe : Elephantopus mollis. Nous arrivons à Porto Alegre le soir pour prendre l’avion le lendemain.
La Mata Atlantica, une biodiversité en péril
Le biome comprend la forêt côtière atlantique sensu stricto et la forêt d’araucarias plus continentale. C’est un des centres de biodiversité les plus importants pour le Brésil et le monde entier. Elle est constituée par des forêts intérieures composées d’arbres à feuilles persistantes ou caduques (forêts semi décidues), de forêts galeries autour des fleuves et de forêts dites de pins dont l’espèce dominante est en fait Araucaria angustifolia. C’est un des biomes les plus menacés du Brésil : la surface naturelle a été réduite à moins de 5% de sa surface originale soit 52000 km² approximativement. La surface restante est occupée par des propriétaires privés pour plus de 80%, ou par de grandes métropoles telles Rio de Janeiro ou Sao Paulo. Les réserves du patrimoine naturel correspondent à moins de 4% de sa surface initiale. La dégradation de ce biome est due de l’abattage des arbres, à l’agriculture et aux reforestations trop homogènes avec des pins ou des eucalyptus. Les forêts humides deviennent de plus en plus sèches à l’intérieur des terres et sont remplacées par des associations végétales caractéristiques de la Caatinga ou du Cerrado. Des lambeaux de cette forêt sont présents à proximité de grandes villes telles que Rio de Janeiro et Sao Paulo. La biodiversité végétale est très élevée ainsi que l’endémisme. Ainsi, au sud de Bahia, il a été relevé jusqu’à 440 espèces différentes d’arbres par hectare dont plus de la moitié est endémique du Brésil. La forêt abrite aussi de nombreuses espèces animales en danger telles que le singe hurleur roux, le puma, le fourmilier géant, la loutre, le singe araignée, le tamarin lion doré ainsi que 900 espèces d’oiseaux dont 180 sont endémiques.
Les plantes envahissantes
L’Homme est bien souvent le responsable de la prolifération de ces plantes envahissantes. Il les a introduites pour son agrément (jardin, aquarium…), pour leur utilité effective ou supposée, ou pour les acclimater afin de les tester ultérieurement. Ensuite, échappées de leur lieu de culture initial, il les laisse proliférer soit par ignorance soit par intérêt à court terme : utilisation du bois, beauté des fleurs… Ces plantes mettent très rapidemment à profit le désintérêt que l’Homme porte à leur avenir dans les milieux naturels car elles sont souvent de redoutables colonisatrices : semences ou pollen produits en grandes quantités et/ou transportés sur de longues distances, fortes capacités de multiplication végétative. La plante envahissante la plus connue est une Algue verte, Caulerpa taxifolia. Echappée d’un aquarium de bord de mer, elle a progressivement envahie les prairies maritimes à Zostères du fond de la Méditerranée. D’autres sont aussi néfastes mais leur nuisance est moins connue. Citons pour exemples : – le Robinier, Robinia pseudo-acacia, appelé à tort Acacia, envahit les peuplements forestiers. Introduit depuis 1601, il est resté longtemps cantonné dans les jardins et s’en est échappé qu’au 19ème siècle. Son bois est apprécié pour faire des piquets de clôture. – le Mimosa, Acacia dealbata. Le Mimosa dont les fleurs jaunes sont appréciées de beaucoup est un redoutable colonisateur des milieux méditerranéens. – l’ailante, Ailanthus altissima, envahit les friches souvent avec l’arbre à papillons. Il est, malencontreusement, souvent apprécié dans les jardins particuliers car il peut pousser de plusieurs mètres par an. Certains jardins botaniques le laissent aussi dans leur collection sous divers prétextes. – Baccharis halimiifolia envahit les côtes sud de la Bretagne. Comme ses consoeurs, cette plante envahissante est souvent laissée en place car elle est très résistante aux vents et aux embruns.