A la mi-avril, les premières fleurs apparaissent dans les sous-bois de nos régions. Profitant que les arbres à feuilles caduques n’aient pas encore formé de nouvelles feuilles, des plantes à floraison dite vernale (de printemps) viennent égayer nos forêts de chênes et de charmes. Continuer la lecture de Les floraisons du printemps (vernales) : stellaire, pervenche et anémone
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Espèce morphologique, espèce biologique ou espèce évolutive
Les principaux concepts de l’espèce : morphologique, biologique et évolutive
L’espèce morphologique La notion morphologique de l’espèce est souvent considérée comme une variation du concept de l’espèce typique consistant à réunir en une espèce des individus possédant des caractères morphologiques semblables. Ce n’est pas le cas, car elle est souvent une définition pratique. Ainsi Darwin, tout évolutionniste qu’il était, avait une approche morphologique de l’espèce puisqu’il écrivait en 1859 : « le terme d’espèce est donné arbitrairement pour des raisons pratiques à un groupe d’individus se ressemblant ». —— Continuer la lecture de Espèce morphologique, espèce biologique ou espèce évolutive
Le lilas (Syringa vulgaris, Oleaceae, Scrophulariales)
Le lilas commun (Syringa vulgaris) est originaire du sud-est de l’Europe. C’est l’espèce la plus connue du public car elle a donné naissance à de nombreux cultivars horticoles qui peuplent nos jardins, sa floraison abondante et odorante étant très appréciée. Le nom latin de la plante vient du grec «syringos» qui signifie tuyau : les rameaux sont droits, longs et remplis en leur centre d’une mœlle simulant le trou d’un tuyau. Elle peut être retirée facilement ; ce qui a donné le nom commun anglais de «pipe tree». Cependant, il n’est nulle part fait mention que le bois du lilas ait pu être utilisé pour la fabrication de pipe. Les lilas sont des arbustes ou de petits arbres, à feuilles caduques, avec des inflorescences très visibles (panicules ou thyrses) et très odorantes. Syringa vulgaris est l’espèce la plus connue et a donné naissance à de nombreux cultivars, en particulier grâce aux obtenteurs nancéen Lemoine et fils de 1850 à 1955. —— Syringa x hyacinthiflora, un hybride des espèces S. oblata x S. vulgaris. Photographie : Rolland Genot. ——— Les lilas appartiennent à la famille des Oleaceae qui regroupe des plantes très connues telles que le frêne, l’olivier, le forsythia ainsi que le jasmin. Les feuilles sont opposées comme toutes les Oleaceae (sauf le jasmin). Elles sont simples. ——– Fleur de forysthia. Comme chez les lilas botaniques, les 4 pétales sont soudés entre eux et il y a 2 étamines. ——– Comme la plupart des Oleaceae, les pétales, au nombre de 4, sont soudés entre eux. Les étamines sont au nombre de 2. L’ovaire est supère et constitué de 2 carpelles. La placentation est axile. Les fruits sont des baies alors que ce sont des samares chez le frêne ou des capsules chez le forsythia. Aucun usage alimentaire n’est répertorié pour le lilas alors qu’il est fréquemment utilisé et planté pour sa floraison. Dans l’antiquité le lilas était symbolique de l’amour et de la fécondité, c’est une plante, chez les Anglais, prémonitoire de détresse autrefois utilisée pour les cérémonies funéraires. Un lilas aux fleurs d’un blanc profond signifie un amour durable et fidèle ; une couleur moins pure traduit une relation menacée.
Le safran (Crocus sativus, Iridaceae)
Ses usages ne sont pas uniquement condimentaires. Autrefois, Le safran entrait aussi dans la préparation des encres d’enluminure et servait également à teindre les tissus. On a développé, depuis, des teintures synthétiques. Le safran était également utilisé en pharmacie comme antispasmodique, anesthésiant et chez les Arabes comme aphrodisiaque. Pourquoi cette épice est-elle si chère, plus chère même que la truffe, le caviar ou l’or ? Un kilogramme de safran, en effet, peut valoir entre 3000 et 25000 Euros le kilo ! A noter, toutefois, que 0,4 grammes suffisent pour parfumer une paëlla de six personnes. Qu’est-ce qui justifie ce coût ? Le safran est tiré d’une espèce de crocus à pétales violets (Crocus sativus) qui s’épanouit d’octobre à novembre et qui appartient à la famille des Iridacées (Iridaceae en latin). Chaque fleur porte un style grêle divisé dans le haut en trois branches épaisses et rouges appelées stigmates. —– Fleur de Crocus sativus —— Les stigmates de Crocus sativus constituent le safran officinal et condimentaire, denrée, comme on l’a souligné, de prix exorbitant mais qui s’explique par le fait qu’il faut près de 140 000 fleurs pour obtenir 5 kilos de stigmates qui se réduisent à un kilo quand ils sont séchés au soleil ou sur un feu de bois. La floraison s’étalant sur six semaines, la cueillette est journalière et se pratique sur des sujets à peine épanouis. Selon un article canadien il faut compter, au moment de la récolte, une vingtaine de personnes par hectare, chacune ramassant, en moyenne, 125 grammes de safran par heure (le style se coupe avec l’ongle du pouce sur l’index). Par mètre carré il faut compter 200 fleurs ! On compte aujourd’hui beaucoup de pays producteurs comme l’Inde, l’Iran, le Cachemire (30 à 40 tonnes par an), le Maroc, l’Espagne, la Tunisie. En France le safran est cultivé dans le Quercy, le Gâtinais. Dans le Loiret, à Boynes, on pourra même assister, en automne, à sa récolte dans la campagne environnante et visiter le musée consacré au ramassage et au traitement de cet or rouge ! Vu son prix élevé il existe de nombreux succédanés comme les fleurons (fleurs tubulées) jaune orangé du Carthamus tinctorius. Gare aux mélanges ! Il est donc conseillé d’acheter des stigmates car les poudres sont souvent frelatées. Contrairement à ce que l’on pourrait croire les vêtements des bouddhistes et des sâdhus indiens sont, la plupart du temps, teints en jaune non pas avec les stigmates de Crocus sativus mais avec le rhizome du curcuma appelé aussi safran des Indes. Dans nos contrées, le crocus ne doit pas être confondu avec le colchique d’automne qui fait partie des Colchicacées (Colchicaceae en latin) et est toxique. Il est pourtant facile de les différencier : le colchique possède 6 étamines contre seulement 3 pour le crocus.