Gesse (Lathyrus odoratus & sylvestris, Fabaceae, Fabales)

Le nom scientifique, Lathyrus, vient du mot grec pois. Les gesses sont des plantes herbacées, annuelles ou vivaces, grimpantes par des vrilles généralement ramifiées et formées à partir de la dernière paire de folioles. Les tiges sont anguleuses ou ailées. Les fleurs sont à corolle papilionacée constituée de 5 pétales libres : l’étendard en position supérieure, les 2 ailes latérales et la carène en position inférieure constituée de 2 pétales. —— lat_syl_low2-2.jpg Lathyrus sylvestris —— Les feuilles sont paripennées avec de 1 à plusieurs paires de folioles à nervures pennées ou parallèles. Elles sont parfois réduites à une vrille (Lathyrus aphaca). La vrille terminale est parfois absente (Lathyrus linifolius, Lathyrus palustris). Chez Lathyrus nissolia, des phyllodes à nervures parallèles sont présentes. Les stipules sont de taille et de forme variables. Le style est pubescent sur la face supérieure. Sur le pourtour méditerranéen, les gesses sont utilisées comme fourrage (Lathyrus cicera, Lathyrus clymenum) mais la consommation des semences peut conduire à une paralysie des jambes. Certaines espèces méditerranéennes (Lathyrus tuberosus) fournissent des tubercules comestibles. Lathyrus tingitanus est plantée en fourrage vert. Les gesses sont aussi des plantes d’agrément. Le pois de senteur (Lathyrus odoratus) est certainement l’espèce la plus connue du public. ——- schema1_1_lathyrus.jpg Lathyrus odoratus. a: vue générale de la fleur papilionacée ; b : calice ; c : vue de face montrant l’étendard (flèche) ; d et d : les 2 ailes ; e : la carène ; f : les 10 étamines soudées par leur base ; g : les étamines entourant le style ; h : détail d’une anthère avec les grains de pollen ; i : le style qui se termine par le stigmate ; h : gousse mûre. Illustrations originales de Gérard Samson. ——- Cette espèce a été utilisée par Gregor Mendel (1822-18884) pour ses études sur la transmission héréditaire des caractères. Comme son nom spécifique l’indique, elle est devenue subspontanée en France mais elle est cultivée depuis l’Antiquité en Crète, en Sicile et le Sud de l’Italie pour son parfum. Les gesses ressemblent aux vesces mais s’en distinguent souvent par une tige anguleuse ou ailée et des feuilles à nervures parallèles. —– Voir une fleur de Genêt (Genista) ——

Acanthe (Acanthus, Acanthaceae, Dipsacales)

Les acanthes sont des plantes herbacées pérennes. Les feuilles sont en rosette, quelques unes sont disposées sur la tige, en position alterne ou opposée. Elles sont simples, à nervures pennées, profondément lobées. —— feuille_acanthe_low-2.jpg Feuille d’acanthe. Photographie : Gérard Samson ——– Les fleurs sont blanchâtres, à nervures purpurines, très grandes (de 3 à 5 cm de long), sessiles, disposées en épis terminaux, munies de bractées épineuses. —— epi_acanthe_low.jpg Fleurs d’acanthe disposées en épi. Photographie : Gérard Samson. ——– Les bractées épineuses sont de 2 tailles : 1 grande bractée ( dessin a de la planche ci-dessous); 2 petites bractéoles linéaires : a’). Le calice est constitué de 4 sépales inégaux : 2 petits latéraux (c et c’) ; 2 grands, l’un inférieur (d), l’autre supérieur (d’). Les sépales sont soudés à leur base et sont accrescents au fruit. La corolle est réduite à une lèvre inférieure à 3 lobes (e), la lèvre supérieure étant absente. —— acant_monta_final.jpg Morphologie florale de l’acanthe. a : bractée ; b et b’ : bratéoles ; c et c’ : sépales ; d et d’ : sépales ; e : lèvre inférieure de la corolle ; f : étamine ; g : étamines soudées par paires ; h : pistil. Illustrations originales de Gérard Samson. ——— Les filets des étamines sont libres (f) mais les anthères uniloculaires sont soudées par paire (h). L’ovaire est supère, le style est unique, le stigmate est bifide (g). Le genre est aisément reconnaissable par le port des plantes, la forme des feuilles, les bractées épineuses et la morphologie florale. En France, il y a une seule espèce, Acanthus mollis, présente sur le pourtour méditerranéen.

Distillation des huiles essentielles

Les plantes aromatiques contiennent des essences odorantes enfermées dans la fleur, les racines, les feuilles, les résines des arbres. Ces essences parfumées sont contenues soient dans des cellules sécrétrices spécialisées soit dans des canaux laticifères. Les plantes sont placées sur une grille à l’intérieur d’un alambic. Elles peuvent être initialement préparées : hachage, rabotage des écorces, tri des organes les plus concentrés en essences… L’eau chauffée se transforme en vapeur d’eau qui traverse alors le matériel végétal en entraînant les molécules aromatiques. La vapeur d’eau s’échappe de l’enceinte fermée par un serpentin qui est refroidi soit par l’air soit par de l’eau circulant en sens inverse dans un cylindre contenant le serpentin. La vapeur d’eau se refroidissant se condense en un mélange eau et essences végétales récupéré dans un vase de décantation ou essencier. distillation_huiles_essentilelles.bmp Distillation pour l’extraction des essences végétales et l’obtention des huiles essentielles. (1) : l’eau est chauffée sous pression et transformée en vapeur dans la chaudière ; (2) : le matériel végétal est déposé dans le vase à plantes ; (3) : serpentin baignant dans un liquide réfrigérant pour la condensation du distillat ; (4) : les huiles essentielles sont séparées de l’eau plus dense qu’elles. La séparation eau et essences végétales s’effectue par simple différence de densité, ces dernières étant plus légères que l’eau. Les huiles essentielles peuvent ensuite être raffinées et les différentes molécules séparées par distillation sous vide. Les solutions obtenues sont alors pures ou pratiquement pures. Ce procédé est toujours utilisé à Grasse pour distiller la lavande, la sauge, le basilic. Pour obtenir un kilo d’essence pure, il faudra distiller : entre 4000 kg et 10000kg de pétales de roses, 1000 kg de fleurs d’oranger, 600 kg de géranium, 500 kg de fleurs de camomille, 330 kg de feuilles de patchouli ou 125 à 175 kg de lavande.

Huiles essentielles et aromathérapie

D’après le dictionnaire Larousse, une huile essentielle est un mélange de substances terpéniques pour la plupart. Les huiles essentielles résultent du métabolisme secondaire ; elles ont des fonctions diverses : insecticide ou éloignement des herbivores ; responsables du parfum des fleurs, elles sont utilisées dans la fabrication des parfums. —— juniperus_communis_huile_essentielle_low.jpg L’huile essentielle obtenue par distillation aqueuse de Genévrier commun (Juniperus communis, Cupressaceae) est réputée être antiseptique, diurétique et désintoxicante. ——- Prisées durant l’Antiquité, elles sont méprisées en Europe jusqu’au 12ème ou 13ème siècle. Certains auteurs attribuent leur retour en grâce aux Croisés qui avaient profité de leurs bénéfices au Moyen-Orient où elles étaient populaires, les Arabes utilisant en particulier l’eau distillée de roses. Ainsi, la distillation aurait été mise au point au 10ème siècle par Avicenne, Abu Ali Ibn Sina de son vrai nom. Cependant, même si l’hydro-distillation fut importée en Europe par les Arabes entre le 8ème et le 10ème siècle, son principe était déjà connu des Grecs et des Egyptiens dès le 4ème ou le 3ème siècle avant Jésus Christ. Dans tous les cas, le monde arabe a servi de sanctuaire aux huiles essentielles entre l’Antiquité et le Moyen-âge. A la fin du Moyen-âge, la distillation et la production de parfums et d’huiles essentielles se développent rapidement dans le sud de la France, en particulier à Grasse. De nombreux parfumeurs européens s’installent alors dans la région et les huiles essentielles subissent un essor extraordinaire. Depuis lors, de nombreuses autres méthodes d’extraction des huiles essentielles à partir des plantes aromatiques ont vu le jour. Cependant, la distillation est aujourd’hui la méthode d’extraction des huiles essentielles la plus utilisée et la plus répandue. Elle est employée avec des plantes peu sensibles à la chaleur, comme la lavande, ainsi qu’avec la plupart des feuilles, des graines et des bois.

Fenêtre sur la botanique et la biodiversité