Elaboration et conservation d’un herbier

Méthodes d’élaboration d’un herbier Principes généraux Après leur détermination et leur identification, les plantes sont séchées sous presse avant d’être fixées par de la colle sans acide sur du papier sans acide. Les planches sont ensuite regroupées par famille en respectant une classification phylogénique. Conseils techniques Séchage. Les plantes sont séchées dans du papier journal qui est changé régulièrement jusqu’au séchage complet (excepté, la feuille directement au contact de la plante). Quand un lot de plantes est épais, il est recommandé de placer quelques planches de carton rigide pour éviter la déformation des plantes. herbier_neuf_low.jpg Pressage. Il ne faut pas que les plantes soient écrasées. La presse peut être simplement constituée de 2 grilles de réfrigérateur maintenues serrées par des sangles ou par différentes masses réparties uniformément sur la surface d’une planche. Qualité des exsiccata. Pour obtenir des échantillons de qualité, le séchage doit commencer le plus rapidement possible après la récolte. Il est souvent constaté que les plantes perdent leur couleur après le séchage, sauf celles contenant naturellement du soufre (exemple : ail). Pour remédier à cet inconvénient, les plantes peuvent être mises en présence de vapeurs soufrées juste après la récolte. Les pastilles de soufre utilisées pour la stérilisation des tonneaux de vins conviennent. Cependant, cette méthode est fastidieuse. Coût d’élaboration La taille des planches est, communément, d’environ 45 cm x 28 cm. Cependant, ces dimensions ne constituent pas un standard obligatoire. Ainsi, Fournier indique dans les Quatre flores de France (1977, réédition) que l’herbier lui-même peut fort bien être constitué sur petit format, par exemple sur des demi-feuilles de papier à machine (à écrire). Les planches que j’utilise mesurent 32 cm x 29 cm et ont un coût unitaire partiel (hors main d’oeuvre) plus de 10 fois inférieur à celui calculé pour les planches traditionnelles, tout en respectant le cahier des charges suivant : papier et colle sans acide, grammage élevé, papier cristal (Bray et al., 1997). La colle utilisée pour fixer les plantes séchées peut être de la colle blanche distribuée avec un pistolet à colle ou encore du rubber cement. Ce dernier produit est vendu sous différentes marques mais aura toujours la même composition chimique, à base de caoutchouc naturel. Etiquetage L’étiquette ou l’enregistrement informatique de chaque planche doit comporter les informations suivantes : – un numéro de référence, – la famille, le genre, l’espèce et les éventuels noms infraspécifiques. Ces indications doivent respecter la nomenclature en vigueur, – l’abréviation du nom de l’auteur spécifique, – le synonyme éventuel, – la date de collecte, – le lieu de collecte. L’utilisation d’un système de positionnement global est recommandé. Il permettra de préciser la latitude et la longitude. Pour l’altitude, compte tenu de l’erreur de l’appareil, il est préférable d’utiliser un altimètre, – le nom du collecteur et/ou le nom de l’identificateur, – la description du biotope ou de l’association phytosociologique (cette dernière indication peut, éventuellement, ne pas être présente sur l’étiquette si elle existe déjà dans la base de données informatisée). Dans le cas d’un premier étiquetage, l’étiquette est placée en bas et à droite. S’il s’agit d’une étiquette apportant des corrections, elle doit être placée en bas et à gauche.

Relations entre les organismes

Relations entre les organismes Réseau trophique Des chaînes alimentaires sont formées entre différentes espèces : plantes vertes (producteurs) ; herbivores (consommateurs primaires) ; petits et grands carnivores, nécrophages (consommateurs secondaires). Les êtres n’ayant pas de régime alimentaire spécialisé (omnivores par exemple) établissent des relations entre les différentes chaînes alimentaires qui, combinées entre elles, forment un réseau trophique. Un réseau trophique peut englober différentes biocénoses[1] ou écosystèmes[2]. Certaines espèces sont particulièrement difficiles à classer dans une biocénose : les larves d’amphibiens sont dans un milieu aquatique alors que les adultes sont terrestres. Equilibre biologique La biocénose est un ensemble supra-individuel et supra-spécifique possédant des capacités de régulation : si un hiver rigoureux a détruit beaucoup de larves d’insectes, les insectivores seront moins nombreux….Dans la pratique, les valeurs des populations varient autour d’une valeur moyenne appelée équilibre biologique. Plus le réseau trophique est complexe plus les variations seront faibles (bien que les variations d’une seule espèce auront des impacts sur un plus grand nombre d’espèces). Principes biocénotiques fondamentaux Plus les conditions de vie d’un biotope peuvent varier, plus le nombre d’espèces est élevé. Par exemple dans les régions d’estuaire, il est possible de trouver des poissons d’eau douce et d’eau salée. Quand les conditions de vie s’écartent d’un minimum vital (chaleur, ressources en eau), plus le nombre d’espèces est faible et plus le nombre d’individus par espèce est important. Par exemple, le nombre d’espèces de la strate arborée va en décroissant de la forêt équatoriale, à celle tropicale, puis tempérée et sahélienne. Les biocénoses ayant un très grand nombre d’espèces ont des populations relativement stables dont la survie est moins difficile (hors intervention humaine). A l’inverse, des biocénoses aux espèces peu nombreuses peuvent subir des variations de populations très importantes : en zone sahélienne, la sécheresse peut avoir des effets désastreux. Cycle alimentaire Dans une chaîne alimentaire, trois catégories sont distinguées : – les producteurs sont les végétaux autotrophes qui transforment les substances minérales en substances organiques, – les consommateurs (végétaux hétérotrophes, animaux) se nourissent directement ou indirectement des matières organiques élaborées par les producteurs, – les décomposeurs (principalement des bactéries) qui réduisent les cadavres, les déchets des végétaux et des animaux en des substances minérales pouvant être à nouveau disponibles pour les producteurs. ——————————————————————————– [1] biocénose : ensemble d’êtres vivants qui se constitue dans des des conditions écologiques données et qui se maintient dans un équilibre dynamique. [2] écosystème : une biocénose avec l’ensemble des facteurs inorganiques du biotope qu’elle occupe constitue un écosystème.

Banque de semences : outil de conservation

Banque de semences Catégories de semences Une semence contient un embryon différencié (ébauche de racine et de tige, un ou deux cotylédons[1] qui sont des feuilles embryonnaires), des réserves situées dans les cotylédons ou dans des tissus spécialisés (albumen[2] ou périsperme[3] chez les Angiospermes, endosperme[4] chez les Gymnospermes) (Côme, 1970 & 1992). Deux catégories de semences peuvent être considérées (Côme, 1992) : d’une part, des semences orthodoxes à faible teneur en eau, supportant la dessiccation et une conservation au froid, d’autre part, des semences récalcitrantes à la dessiccation, à teneur en eau élevée, ne supportant pas, en général, une conservation au froid. noix_low.jpg Photo de noix : La semence du fruit de noyer est récalcitrante et ne peut pas être conservée au froid. Une autre catégorie dite de “ semences intermédiaires ” peut, éventuellement, être prise en compte : les semences supportent une dessiccation et une conservation au froid dans des conditions strictement contrôlées et pour une période plus courte que pour les semences orthodoxes (Hong et al, 1996). Les deux catégories, orthodoxe et récalcitrante, sont importantes car elles sont liées au mode de conservation et à la longévité des semences. Ainsi, les semences orthodoxes peuvent être placées au congélateur de -18°C à -33°C, pour une conservation à long terme, si leur teneur en eau est maintenue la plus basse possible. Au contraire, 15°C est un seuil à ne pas franchir pour conserver, à moyen ou long terme, la majorité des semences récalcitrantes (Cromarty et al, 1990). Si la teneur en eau permet de déterminer la catégories des semences, Hong et al. (1996) ont aussi prouvé les corrélations existant entre ces catégories et le poids ou le volume des semences. En résumé, plus une semence est petite et/ou dense plus la probabilité pour qu’elle soit orthodoxe est élevée. Collecte et stockage Les semences sont collectées soit en milieu naturel, soit dans des parcelles cultivées. Pour ces dernières récoltes, les pieds-mères sont sélectionnés pour que la probabilité d’hybridation inter- et intra-spécifique non contrôlée soit la plus faible possible. La probabilité d’hybridation spontanée inter-générique étant suffisamment faible pour être considérée comme nulle, le critère de sélection est l’absence ou l’éloignement important, sur le site d’une autre espèce du même genre. Cependant, 3 exceptions à cette règle sont prises en compte. La première permet de considérer le risque d’hybridation comme faible quand les pieds d’espèces différentes sont très éloignés sur le même site. Cette exception à la règle générale se justifie d’autant plus pour des espèces entomophiles introduites. En effet, dans ce cas, les insectes ne sont pas spécialisés et chaque pollinisation sera un événement aléatoire et indépendant : si n est le nombre total de taxons sur le site, la probabilité d’hybridation peut être évaluée, en première approximation, à n-2 . La 2ème exception considère qu’il ne peut y avoir d’hybridation entre deux espèces du même genre si les périodes de floraison sont bien distinctes. Enfin, la 3ème exception s’applique quand la pratique a déjà prouvé que les semis de certains taxons conservaient les caractères des pieds-mères. Les semences orthodoxes sont conservées à l’obscurité, dans des boites hermétiques, en présence de gel de silice, à 5°C ou, éventuellement, au congélateur à -18°C ou -33°C. Les semences récalcitrantes sont conservées à l’obscurité, à 15°C. Références bibliographiques Côme D., 1970. Les obstacles à la Germination. Masson & Cie ed., Paris : 162 pp. Côme D., Corbineau F., 1992. Les végétaux et le froid. Dans les semences et le froid, Côme pub., Hermann ed., Paris : 401-461. Cromarty A. S., Ellis R. H., Roberts E.H., 1990. The Design of Seed Storage Facilities for Genetic Conservation. Edition révisée. International Board for Plant Genetic Resources, Rome : 100 pp. Hong T. D., Linington S., Ellis R. H., 1996. Compendium of Information on Seed Storage Behaviour. International Plant Genetic Resources Institute, Rome : sous presse. Young J. A., Young C. G., 1992. Seeds of woody plants in North America. Revised and enlarged edition. Dioscorides Press, Portland : 407 pp. ——————————————————————————– [1] Respectivement, classe des Monocotyledonae et celle des Dicotyledonae. [2] Tissu triploïde issu de la fécondation par un spermatozoïde des deux noyaux accessoires du sac embryonnaire. [3] Tissu diploïde d’origine maternelle, nucelle chargé de réserves [4] Tissu haploïde coenocytique, gamétophyte femelle.

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