Jeudi 28 avril, parcs de Saco Grande et de Tabuleiro

Le matin, nous allons dans le parc de Saco Grande. Cette forêt située en altitude domine l`île de Florianopolis, en particulier la Restinga visitée la veille. La forêt est proche des habitations et les plantes introduites naturalisées sont remarquées aux abords, en particulier Pachira aquatica. SSCN0436.jpg

Feuilles et fruits dePachira aquatica

Plus loin, nous arrivons à une forêt plus dense, ombrophile. Il s’agit de la forêt atlantique : sans Araucaria mais avec beaucoup de Myrtaceae, de Lauraceae, de Sapindaceae et de Melastomataceae. Les nouvelles plantes sont peu nombreuses. Nous notons cependant quelques Commelinaceae, pas toutes déterminées, dont sans doute un Dichorisandra thyrsiflora. Il y a un Pavonia (Malvaceae) dont les fruits sont armés d`une multitude de petits crochets et qui s`accrochent aux vêtements mais aussi à la peau dès le moindre contact. Quelle dispersion efficace ! Après le dejeuner, nous prenons la route pour le parc d`état Serra de Tabuleiro. Il nous avait été indiqué qu`il était possible de trouver une population de prêles géantes de plus de 2 mètres de hauteur. Notre recherche s`effectue à proximité des limites du parc dans une zone très humide. Elle est vaine. Par contre, comme ce matin, les plantes introduites surprennent dans la végétation. Il y a en effet plusieurs pieds d`Eucalyptus. Nous nous demandons aussi si les Sansievieres ne sont pas elles aussi exogènes. Le milieu est très humide et semble être un paradis pour les oiseaux. En partant, nous voyons les lambeaux d`une mangrove avec des palétuviers.

Mercredi 27 avril, découverte des dunes et de la Restinga

Le matin, nous rencontrons les responsables de la fondation pour le milieu naturel de l’état de San Catarina (Fundação do Meio Ambiente). Les objectifs de la mission sont exposés. L’après-midi, Daniel, botaniste brésilien, chercheur enseignant de l’université fédérale de San Catarina et spécialiste de la région nous fait découvrir ce merveilleux écosystème qu’est la Restinga. Cet écosystème est fortement menacé par les implantations immobilières sur le bord de mer. Certaines familles de plantes sont peu courantes pour les personnes habituées à celles européennes : Xyridaceae (representée par Xyris), Eriocaulaceae (Paepalanthus), Mayacaceae (Mayaca). SSCN0435.jpg

Paepalanthus sp. (Eriocaulaceae)

Parfois, ce sont les genres qui sont peu courants pour nous : Andostrichum (Cyperaceae, Clusia (Clusiaceae), Dodonaea (Dodoneaeceae), Gaylussacia (Ericaceae)… Sinon ce sont certaines espèces de Vitex ou de Cyperus par exemple qui sont particulières. L’ensemble de cet écosystème laisse le groupe sous le charme.

Mardi 26 avril, départ pour Florianopolis

Le mardi 26 avril, nous prenons un vol intérieur de Sao Paulo pour Florianopolis. Florianopolis est une île située à environ 750 km au sud de Sao Paulo. Elle est la capitale de l’état de Santa Catarina. L’île a été découverte par un navigateur vénitien Sebastiano Caboto qui s’y était arrêté pour réparer son bateau. Elle est ensuite devenue l’escale obligatoire des voiliers passant de l’Atlantique au Pacifique en passant par le Cap Horn. L’île offre des paysages de dunes côtières en front de mer, de Restinga, un peu plus en retrait ainsi que de lagunes et de mangroves. Accessoirement pour nous, elle est un endroit très apprécié des surfeurs brésiliens. SSCN0433.jpg Vue de Florianopolis

Lundi 25 avril, la nature en ville

Nous visitons le siège de la réserve de biosphère de la Mata Atlantica située au sein de l’Institut forestier de Sao Paulo. Nous rencontrons différents responsables, en particulier le Directeur technique et le Directeur adjoint. Les objectifs de la mission sont exposés et nous assistons à une présentation sur les réserves de la biosphère au Brésil. Elles sont actuellement au nombre de 6, une par biome. L’après-midi, nous nous rendons au parc de Cantareira. D’une superficie de 8 000 ha, il un des différents parcs de la réserve de la biosphère de la ceinture verte de Sao Paulo qui comptent au total 1,5 million ha ! Nous voyons l’ancienne plantation d’Araucarias et contemplons la ville de Sao Paulo que nous dominons d’un superbe point de vue situé à environ 1000 m d’altitude. SSCN0263.jpg

Vue de Sao Paulo du parc de Cantareira

Le parc a été créé au début du 20ieme siècle, non pas pour la conservation de la biodiversité mais pour améliorer les ressources en eau de la ville. La zone était alors couverte de plantations de café et de thé pour une grande partie. Actuellement, bien qu’il s’agisse d’une forêt secondaire, de nombreuses espèces présentes dans les forêts primaires sont visibles. Frederico, le botaniste, qui nous accompagne indique que toute la superficie n’était pas cultivée et qu’il restait quelques noyaux de forêts primaires. Ils sont sans doute l’explication de ce retour rapide de la biodiversité alors que la forêt est incluse dans la ville. Nous découvrons ensuite le musée Octavio Vecchi de l’Insitut Vecchi. Créé en 1931 à la place d’anciens laboratoires de recherches, il s’est ensuite étendu à l’ensemble du batiment. Les arbres de l’état de Sao Paulo utilisés pour leur bois sont tous présents sous différentes formes ainsi que les différents usages de ces bois (construction, mobilier, marquetterie, objets de la vie courante…). Le musée est splendide. SSCN0262.jpg

Vitrail du musée Octavio Vecchi

Dimanche 24 avril, retour à Sau Paulo

Dimanche matin, nous quittons Campo dos Jordao pour revenir sur Sao Paulo. Alors que nous étions dans un magnifique site naturel dans la fraicheur et la brume matinale, nous sommes l’après-midi dans une mégalopole (11 millions d’habitants environ) et dans une chaleur plus élevée (30° C). L’après-midi, nous visitons le parc urbain Trianon qui contient des vestiges de la Mata Atlantica. Il est surprenant de voir des arbres aussi gigantesques dans un contexte urbain. SSCN0263-2.jpg

Vue de Sao Paulo du parc de la Cantareira

Fenêtre sur la botanique et la biodiversité