La mission s’est déroulé dans les régions Sud et Sud Est du Brésil, soit sur 3 états : São Paulo, Parana et Rio Grande do Sul. Nous sommes arrivés et repartis de la ville de São Paulo située à 10 000 km de Paris. —- —-
Calendrier de la mission et localisation
La mission couvrait 3 états, São Paulo, Rio Grande do Sul et Parana, du 21 avril au 09 mai 2005. Nous sommes arrivés et repartis de São Paulo. La distance entre les 2 points extrêmes, Campos do Jordão et Porto Alegre, est de 1000 km environ. – 21 avril 2005 : arrivée à São Paulo (Etat de São Paulo) – 21 au 24 avril 2005 : Campos do Jordão (Etat de São Paulo) – 25 au 26 avril 2005 : São Paulo (Etat de São Paulo) – 27 au 28 avril 2005 : Florianopolis (Etat de Santa Catarina) – 29 au 30 avril 2005 : Parc national de São Joaquim et Uribici (Etat de Santa Catarina) – 01 et 02 mai 2005 : Parc national de Aparados da Serra (Etat de Rio Grande do Sul) – 03 mai 2005 : Canela et Porto Alegre (Etat de Rio Grande do Sul) – 04 et 05 mai 2005 : Curitiba (Etat du Parana) – 06 et 07 mai 2005 : Foz do Iguaçu (Etat du Parana) – 08 et 09 mai 2005 : São Paulo (Etat de São Paulo)
Mardi 3 mai, les réserves particulières du patrimoine naturel (RPPN)
Avant de rejoindre Porto Alegre, nous visitons la réserve particulière du patrimoine naturel (RPPN) dont Cilon est président. Les RPPN sont des structures privées de protection du patrimoine dont le statut est reconnu par l’UNESCO. Celle de Cilon est située à Canella, à proximité de San Francisco de Paula. Elle a pour objectif la conservation de Araucaria angustifolia. Elle s’étend sur une superficie de 70 ha et se divise en un batiment administratif, un jardin potager et médicinal, le noyau de la réserve (zone de protection intégrale), la zone de protection et la zone d’amortissement ou zone tampon entre la RPPN et la la zone urbanisée. La zone tampon était initialement en friche. Elle a ensuite été plantée d’Araucarias en 1991. Cette date étant certaine nous avons pu constaté que les arbres peuvent avoir plus d’une cerne de croissance par an. Dans la RPPN, nous observons le cortège habituel d’arbres et arbustes de la Mata Atlantica : Myrtaceae, Sapindaceae, Lauraceae. Il y a en plus quelques pieds intéressants de Ilex paraguariensis ou mate, de Gochnatia arborescens, Asteraceae arborescente, de Sebastiania oppositifolia (Euphorbiaceae), de Sloaena momosperma (Elaeocarpaceae), arbre de très grande taille et une Monimiaceae à déterminer. Nous allons ensuite dans le parc municipal pour observer un pied femelle de Araucaria de 48 m de hauteur et de 8,50 m de circonférence à 1,20 m de hauteur.
Araucaria femelle de 48 m de hauteur
Toujours sur la route de Porto Alegre, nous voyons aussi un pied male mesurant 43 m de hauteur. Sur ce site, il y a aussi Cabralea canjarena (Meliaceae) de plus de 20 m de hauteur, Luehea divaricata (Tiliaceae). Une herbacée est présente depuis le début du séjour, une Asteraceae considerée comme une mauvaise herbe : Elephantopus mollis. Nous arrivons à Porto Alegre le soir pour prendre l’avion le lendemain.
parc national du Serra Geral (02/05/05)
En compagnie de Cilon et Julien, le groupe reconnaît la végétation du parc national du Serra Geral situé à environ 1100 m d’altitude. Les Melastomataceae sont légion : Tibouchina principalement, mais aussi Leandra et Miconia. Nous découvrons Mimosa ramboi (Fabaceae) du nom du Père Rambo, créateur du parc. Il porte des fleurs de Mimosoideae blanches et des gousses couvertes poils raides. Certaines plantes sont identifiées partiellement ; un Séneçon grimpant aux feuilles opposees, des Liliaceae au sens large, ainsi que des Iridaceae. Un travail d’identification ultérieur sera nécessaire, difficile car il ne reposera que sur nos photographies et les notes et schémas prises. Sur ces hauts plateaux, le sol est acide et les endroits humides sont souvent colonisés par des plantes carnivores : Drosera et Utricularia. Nous déjeunons au bord d’une chute d’eau. La vue est magnifique. Nous visitons à nouveau une forêt des nuages à Drimys et Myrticaceae, Myrceugenia et Siphonogeuna principalement. A l’orée de cette forêt, un membre du groupe repère une Asteraceae à aiguillons. La diversité morphologique des Asteraceae est nettement plus importante que chez nous, de l’herbacée à l’arbre, avec des feuilles de forme et de disposition tres différentes. Julien nous emmène ensuite dans un lieu qu’il considère comme le plus joli du site. Il a raison. Dans une dépression où coule un ruisseau, un fragment de forêt ombrophile atlantique survit entourée d’une végétation de campos d’altitude. Nous retrouvons des épiphytes, Bromeliaceae et Orchidaceae, ainsi que des Gesneriaceae. Un micro climat règne apportant fraicheur et humidité ambiantes. Nous quittons le parc pour visiter la Flona de Sao Francisco. Il s’agit d’une forêt domaniale, Floresta Nacional, avec des plantations à Araucaria et Pinus. Arturo, son directeur, nous la présente. Une partie du domaine est laissée à l’état naturel. Ce domaine a été créé pour la production de bois de construction et de pâte à papier. En sous-bois, les espèces herbacées ou arbustives natives sont les mêmes que celles rencontrées dans les sites naturels. Finalement, toujours accompagnés de Julien et Cilon nous reprenons la route pour un hôtel situé à Sao Francisco de Paula.
Le 1er mai 2005, départ d’Urubici pour Serra do Rastro et Aparados da Serra
Ce dimanche 1er mai, nous quittons Urubici, 950 m d’altitude, dans une brume glaciale ; il fait 8º C. Nous atteignons les limites du haut plateau au site appelé Rio do Rastro, 1150 m. Les à-pics sont vertigineux.
Vue de Rio de Rastro
Nous trouvons : Glandularia sp. (Verbenaceae prostrée), Wahlenbergia linarioides (Campanulaceae discrète) ainsi que quelques plantes exotiques au Brésil telles que Holcus lanatus (Poaceae), Hypochaeris (Asteraceae), Prunella vulgaris (Lamiaceae)… En descendant le plateau, nous faisons un arrêt très rapide et voyons Calyptrimalva catarinensis (Malvaceae endémique) et Phenax organensis (Urticaceae). En quelques dizaines de kilomètres de route, nous sommes à 250 m d’altitude et à une température de plus de 20ºC. Nous prenons la route côtière BR101 vers le sud pour remonter ensuite sur le plateau pour arriver en fin d’après-midi au siège du parc national Aparados da Serra où nous sommes reçus par Cilon, Julien, botaniste et Renzo, le directeur du parc. Nous visitons le parc pendant 2 heures. C’est une altiplaine découpée de profonds canyons dans lesquels plongent les eaux des torrents. Cette altiplaine est couverte d’une forêt mixte (semi-caducifoliée)à Araucaria.
Vue des hauts plateaux
Une forêt de nuages existe dans le parc. Pour la strate arborée, il s’agit principalement de Myrceugenia (Myrtaceae), de Siphoneugena (Myrtaceae), de Podocarpus (Podocarpaceae). Il n’y a dans cette petite superficie de forêt nivéale qu’un seul Araucaria. En soirée, nous rejoignons une pousada, un gite rural.