Chez la primevère ou coucou, Primula veris en latin, la stratégie est différente : la taille des organes sexuels varie d’une plante à l’autre. Certaines primevères ont un style, la partie allongée entre l’ovaire et le stigmate où se dépose le pollen, qui est très long. Le stigmate est alors placé très au-dessus des étamines : les fleurs sont dites longistylées – voir figure A du schéma ci-dessous. Sur la surface du stigmate, les papilles sont longues alors que les grains de pollen sont de petite taille. D’autres ont un style court et des étamines qui, au contraire, de celles précédentes, sont disposées au-dessus du stigmate. Les fleurs sont alors qualifiées de brévistylées – voir figure B du schéma ci-dessous. Sur la surface du stigmate, les papilles sont courtes alors que les grains de pollen sont de grande taille. Une abeille qui butinera d’abord une fleur brévistylée prélèvera des grains de pollen de grande taille qui s’accrocheront sur son dos : ces grains seront déposés sur les fleurs suivantes. Cependant, ils ne pourront germer que sur un stigmate compatible, c’est-à-dire sur des papilles stigmatique de grande longueur. Ainsi, l’abeille effectue une pollinisation croisée améliore le brassage génétique, diversifie les génotypes et augmente la probabilité de trouver dans une population des individus mieux adaptés à d’éventuels changements de conditions de vie. —- Voir photographie de fleur longistylée —- Voir photographie de fleur brévistylée