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Gestion différenciée dans les jardins

La gestion différenciée est un concept d’entretien des espaces verts qui se développe actuellement. Elle permet de recréer de la diversité biologique dans les jardins d’agrément.

La gestion différenciée consiste à effectuer un entretien différent selon les zones du jardin. Par exemple, les tontes dans un jardin de style français seront plus fréquentes que dans un jardin anglais où à l’extrême dans une prairie. Un des outils de la gestion différenciée est donc une cartographie précise de l’espace : les différentes zones sont définies selon leur usage, leur écologie ainsi que selon leur richesse biologique, actuelle ou potentielle. Pour chacune des zones, sont définis les moyens et les fréquences d’entretien. A la différence de l’agriculture raisonnée pour laquelle, aussi, l’entretien et les traitements sont les plus faibles possibles, il n’y a pas de notion de production dans un jardin d’agrément sauf si l’on dit qu’une gestion différenciée permet de « produire » de la diversité biologique.

La gestion différenciée permet d’avoir des zones du jardin dont l’entretien minimal favorise spontanément le retour d’une diversité biologique sauvage. 80% des plantes à fleurs sauvages étant pollinisés par les insectes, leur réapparition favorise aussi celle des animaux.

D’autres illustrations sont disponibles dans le diaporama en bas de l’article.


La gestion différenciée doit se traduire par une diminution globale de l’entretien. Elle permet donc une augmentation de la diversité biologique, animale ou végétale, dans le cadre d’un développement durable. Les coûts d’entretien sont aussi diminués. Elle est d’abord un état d’esprit, une posture, et s’accompagne d’une mise en place de méthodes outils respectant l’environnement : arrêt des pesticides, paillage, bois raméal fragmenté (rameaux verts de moins de 4 cm de diamètre broyés et étalés), compostage, refuges à insectes, nichoirs, arrosage réduit ou supprimé, plantes autochtones favorisées, fauchage avec exportation (herbe ramassée pour ne pas enrichir le sol). Elle s’accompagne fréquemment d’actions complémentaires : formation des agents pour une meilleure connaissance et évaluation de la diversité biologique, communication auprès du public. En effet, certains visiteurs exigent encore une nature maîtrisée, rectiligne, tirée au cordeau, au garde à vous devant l’espèce humaine, un brin d’herbe ne dépassant pas l’autre. Il faut expliquer les conséquences néfastes sur le long terme d’une gestion excessive d’un espace vert se traduisant par la pollution et l’érosion d’un patrimoine naturel, précieux car difficile à reconstituer.

Une gestion différenciée exige une attitude plus contemplative, humble vis-à-vis de la nature. Au même titre, que le palais s’éduque pour apprécier toutes les saveurs d’un bon mets ou les nuances d’un vin de qualité, une connaissance approfondie des milieux, des différentes espèces et des relations entre elles est préférable. Ainsi, le fauchage avec exportation ne se fait pas à une date fixe, il faut observer les dernières fructifications pour l’effectuer.

La gestion différenciée concerne généralement les jardins publics mais est peu pratiquée dans ceux privés. Cependant, une diffusion du concept dans la sphère privée est envisageable et serait même un atout dans la constitution de la trame verte et bleue en milieu urbain. Les moyens mis en œuvre sont différents. Autant les services publics peuvent acheter des faucheuses mécaniques se justifiant par les superficies importantes à traiter, autant une personne privée devra se contenter de faucher manuellement ou de tondre avec du matériel traditionnel. Cependant, s’il est coûteux de changer le matériel, il est possible d’adapter les méthodes. La hauteur de coupe de la tonte est la plus élevée possible. La tonte, bisannuelle ou de préférence annuelle, est lente et se réalise de l’intérieur vers l’extérieur en laissant des zones refuges périphériques pour permettre aux insectes et petits animaux de se déplacer et trouver un abri. Les traitements pesticides et les engrais sont réduits au strict minimum. La création d’allées facilite la circulation et donne un aspect plus paysager.



 

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