Antoine de Jussieu (1686-1758), Bernard de Jussieu (1699-1776) et Joseph de Jussieu (1704-1799) étaient les trois fils d’un pharmacien de Lyon qui se tournèrent vers la botanique. Le plus jeune, Joseph, partit en Amérique du Sud où il vécut de nombreuses années. Antoine succéda à Tournefort comme directeur du Jardin des plantes. Bernard fut son collaborateur. En 1759, ce dernier réorganisa le jardin du Trianon permettant une présentation des plantes prenant en compte le Fragmenta Methodi Naturalis de Linné mais aussi le Methodus Plantarum de Ray. La présentation de Bernard de Jussieu s’éloignait d’une part des classifications basées sur des caractères uniquement qualitatifs d’autre part de ceux sexuels de Linné, trop artificiels. Son système divisait les plantes à fleurs en Monocotylédones et Dicotylédones et prenait en compte la position de l’ovaire, la présence ou l’absence de pétales et leur soudure ou non. Cependant, il ne publia jamais sa classification. A partir de 1763, il fut accompagné dans son travail par son neveu Antoine Laurent de Jussieu. Antoine Laurent de Jussieu publia très rapidement, en 1773, une première étude intitulée Exposition d’un nouvel ordre des plantes dans lequel il améliorait le système de son oncle. Ce travail préliminaire se concrétisa en 1789 par le Genera Plantarum dans lequel il divisait les plantes en acotylédonées, en monocotylédonées et en dicotylédonées. Il prenait ensuite en compte le périanthe, présence ou absence de pétales, soudure ou non, ainsi que la position des étamines. Les plantes à fleurs étaient ainsi divisées en quinze classes (les ordres actuels) et en 100 ordres (les familles actuelles). De plus, apparaissaient pour la première fois, les notions d’étamines hypogynes, périgynes et épigynes qui sont encore en usage actuellement. Antoine Laurent de Jussieu fut le fondateur du Muséum national d’histoire naturelle. Son fils Adrien perpétua la tradition des Jussieu.