Un type est un échantillon d’herbier ou exssiccata, parfois une illustration, utilisé lors de la diagnose de l’espèce. Le type n’est donc pas forcément la plante la plus représentative de son taxon. En fait, la notion de type regroupe plusieurs définitions : – un holotype (Article 9 alinea 1) d’un nom d’espèce ou d’un taxon infraspécifique est un spécimen ou une illustration (voir Article 8 alinea 3) utilisé ou désigné par l’auteur comme type nomenclatural. Tant qu’un holotype est encore existant, il fixe l’application du nom concerné ; – un lectotype (Article 9 alinea 2) est le spécimen ou l’illustration désigné comme type nomenclatural, en conformité avec l’article 9.9, quand aucun holotype n’est indiqué au moment de la publication ou quand il est prouvé que l’holotype appartient à plus d’un taxon ou quand il a disparu ; – un isotype (Article 9 alinea 3) est tout doublon d’un holotype ; c’est toujours un spécimen ; – un syntype (Article 9 alinea 4) est un, deux ou plusieurs spécimens cités dans la diagnose quand aucun holotype n’a été désigné ou quand un, deux ou plusieurs spécimens ont été désignés comme type ; – un néotype (Article 9 alinea 5) est le spécimen ou l’illustration sélectionné pour servir de type nomenclatural tant que le matériel sur lequel est basé le nom du taxon est manquant. – une illustration est utilisée comme type (Article 8 alinea 3) quand il est impossible de préserver le spécimen ou que le nom est sans type et ne comporte qu’une illustration.
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Définitions et utilité d’un herbier
Généralités Un herbier consiste en des plantes séchées, puis fixées sur des planches de papier sans acide, protégées par du papier calque et par des chemises cartonnées. Le terme herbier désigne aussi les lieux où sont stockées ces plantes séchées. Les herbiers les plus importants au monde, en nombre d’exsiccata (plantes séchées) sont celui du Muséum national d’histoire naturelle (8 millions d’échantillons) puis celui du Jardin botanique royal de Kew. Les herbiers peuvent être privés ou institutionnels. Actuellement, sans doute du fait de restrictions budgétaires, de nombreux jardins botaniques se posent le problème de l’utilité d’un herbier. Utilité des herbiers Il y a quelques années la constitution d’un herbier était obligatoire dans de nombreux cursus scolaires ou universitaires et tous les jardins botaniques en possédaient. Actuellement, certains discutent de la nécessité d’un herbier alors que ses utilisations sont nombreuses (Raynal-Roques,1994). L’herbier est une collection végétale morte. Il présente une objectivité et une réalité certaine par rapport à des photographies. Ainsi, une plante séchée peut être déterminée une nouvelle fois après hydratation. L’herbier permet donc la validation potentielle d’identifications effectuées sur le terrain. L’herbier est une image à des temps donnés de la végétation de différents sites. Il est ainsi possible d’évaluer l’évolution de la biodiversité. Il permet d’établir des inventaires cartographiques des plantes. L’herbier permet des comparaisons entre différents taxons et des études systématiques. Les planches d’herbier peuvent être prêtées facilement entre différentes institutions du monde entier alors qu’il serait difficile d’échanger du matériel vivant ou d’organiser des expéditions sur le terrain. Certains pensent, à tort, que l’herbier peut être remplacé par des images numérisées sur CD-Rom. Plusieurs raisons s’opposent à cet argument. D’une part, l’investissement nécessaire et son entretien (ordinateur multimédia, appareil photographique numérique, mémoire) sont souvent hors de portée de nombreux jardins botaniques. D’autre part, les nombreuses clés nécessaires à l’identification d’une plante devraient être remplacées par autant de photographies : la quantité de mémoire à gérer deviendrait, en l’état actuel des techniques, extrêmement difficile, et dans tous les cas, très coûteuse. De plus, certains aspects floraux négligés à un temps donné donc non mémorisés peuvent s’avérer, à l’avenir, primordiaux. Dans ce cas, seule la possession de la plante séchée permettra de valider la détermination.
Elaboration et conservation d’un herbier
Méthodes d’élaboration d’un herbier Principes généraux Après leur détermination et leur identification, les plantes sont séchées sous presse avant d’être fixées par de la colle sans acide sur du papier sans acide. Les planches sont ensuite regroupées par famille en respectant une classification phylogénique. Conseils techniques Séchage. Les plantes sont séchées dans du papier journal qui est changé régulièrement jusqu’au séchage complet (excepté, la feuille directement au contact de la plante). Quand un lot de plantes est épais, il est recommandé de placer quelques planches de carton rigide pour éviter la déformation des plantes. Pressage. Il ne faut pas que les plantes soient écrasées. La presse peut être simplement constituée de 2 grilles de réfrigérateur maintenues serrées par des sangles ou par différentes masses réparties uniformément sur la surface d’une planche. Qualité des exsiccata. Pour obtenir des échantillons de qualité, le séchage doit commencer le plus rapidement possible après la récolte. Il est souvent constaté que les plantes perdent leur couleur après le séchage, sauf celles contenant naturellement du soufre (exemple : ail). Pour remédier à cet inconvénient, les plantes peuvent être mises en présence de vapeurs soufrées juste après la récolte. Les pastilles de soufre utilisées pour la stérilisation des tonneaux de vins conviennent. Cependant, cette méthode est fastidieuse. Coût d’élaboration La taille des planches est, communément, d’environ 45 cm x 28 cm. Cependant, ces dimensions ne constituent pas un standard obligatoire. Ainsi, Fournier indique dans les Quatre flores de France (1977, réédition) que l’herbier lui-même peut fort bien être constitué sur petit format, par exemple sur des demi-feuilles de papier à machine (à écrire). Les planches que j’utilise mesurent 32 cm x 29 cm et ont un coût unitaire partiel (hors main d’oeuvre) plus de 10 fois inférieur à celui calculé pour les planches traditionnelles, tout en respectant le cahier des charges suivant : papier et colle sans acide, grammage élevé, papier cristal (Bray et al., 1997). La colle utilisée pour fixer les plantes séchées peut être de la colle blanche distribuée avec un pistolet à colle ou encore du rubber cement. Ce dernier produit est vendu sous différentes marques mais aura toujours la même composition chimique, à base de caoutchouc naturel. Etiquetage L’étiquette ou l’enregistrement informatique de chaque planche doit comporter les informations suivantes : – un numéro de référence, – la famille, le genre, l’espèce et les éventuels noms infraspécifiques. Ces indications doivent respecter la nomenclature en vigueur, – l’abréviation du nom de l’auteur spécifique, – le synonyme éventuel, – la date de collecte, – le lieu de collecte. L’utilisation d’un système de positionnement global est recommandé. Il permettra de préciser la latitude et la longitude. Pour l’altitude, compte tenu de l’erreur de l’appareil, il est préférable d’utiliser un altimètre, – le nom du collecteur et/ou le nom de l’identificateur, – la description du biotope ou de l’association phytosociologique (cette dernière indication peut, éventuellement, ne pas être présente sur l’étiquette si elle existe déjà dans la base de données informatisée). Dans le cas d’un premier étiquetage, l’étiquette est placée en bas et à droite. S’il s’agit d’une étiquette apportant des corrections, elle doit être placée en bas et à gauche.