Les plantes transgéniques ou plantes génétiquement modifiées Alors que le génie génétique était présenté il y a quelques années comme la panacée à de nombreux problèmes (faim dans le monde, maladies génétiques, cancer, SIDA…), la tendance actuelle, relayée voire amplifiée par les médias, est un rejet global de cette technique alors que nous manquons souvent d’informations et de connaissances nous permettant de nous forger une opinion réfléchie. Définitions La transgénèse permet d’introduire dans des plantes de nouveaux gènes d’abord identifiés, puis isolés et multipliés à volonté. Une fois intégrés dans le génome de la plante, les transgènes sont transmis à la descendance au même titre que tous les autres gènes. On peut ainsi introduire des gènes de résistance, de stérilité, de production de nouvelles protéines etc. Une plante est dite transgénique si un ou plusieurs caractères ont été acquis, non par transfert de gènes entre deux parents lors d’un croisement, mais par des techniques de génie génétique. Les techniques, devenues classiques, de biologie moléculaire permettent de cloner, de séquencer, de découper, de modifier, de recombiner des fragments d’ADN d’origines diverses, le tout pour fabriquer des gènes chimériques. Ces gènes, introduits dans le génome d’une cellule, et si celle-ci donne naissance à un individu, constitueront les transgènes de ce dernier et de sa descendance, puisqu’ils seront transmis comme un caractère génétique classique, dit mendélien. Pour les végétaux comme pour les animaux, si la cible de la transformation n’est pas une cellule, mais un groupe de cellules – un embryon par exemple -, l’individu résultant de la transformation primaire sera une plante chimérique, constituée à la fois de cellules génétiquement transformées et de cellules non modifiées. La régénération d’un individu constitué entièrement de cellules transformées ne pourra se faire que s’il y a sélection des cellules transformées ou que si la transformation ait porté sur le noyau de cellules à l’origine des gamètes. Le succès de toute transgénèse suppose donc la pénétration de l’ADN étranger dans les cellules, son intégration dans le génome, l’aptitude des transgènes à être exprimés, et enfin la possibilité d’obtenir la régénération d’individus entiers à partir des cellules génétiquement modifiées. Techniques de transformations Transfert indirect Agrobacterium tumefaciens et A. rhizogenes sont des bactéries du sol, responsables, l’une de la galle du collet, l’autre de la formation d’un chevelu racinaire au point d’inoculation. Les études menées depuis une vingtaine d’années ont permis de démontrer que ces phénomènes naturels de transformation sont dus à la présence de plasmides Ti (Tumor inducing) ou Ri (Root inducing) dont une partie, nommée ADN-T (ADN Transféré), est transféré par l’agrobactérie au noyau des cellules végétales. Pour que ce transfert d’ADN à la cellule végétale soit possible, il suffit que la séquence d’ADN soit comprise entre les frontières droite et gauche de l’ADN- T et que Agrobacterium qui le porte possède les fonctions dites de virulence, qui permettent la reconnaissance de ses frontières et son transfert vers le noyau des cellules végétales infectées. Les oncogènes de l’ADN-T sont donc remplacés par un gène conférant une résistance à un agent phytotoxique (antibiotique ou herbicide). Parmi les cellules mises en contact par l’agrobactérie modifiée, seules celles qui ont été transformées exprimeront la résistance. Sur un milieu contenant à la fois l’agent de sélection et les hormones de croissance nécessaires à la régénération, seules les cellules transformées seront capables de survivre, de se diviser et de donner naissance à des plantes entières. Transfert direct La plupart des plantes de grande culture sont des monocotylédones, longtemps réputées insensibles à Agrobacterium. En fait, il est maintenant possible d’obtenir du riz transgénique via Agrobacterium ; c’est dans l’établissement de conditions permettant la régénération à partir de cellules somatiques que résident les difficultés. Certaines dicotylédones d’intérêt agronomique, comme le coton ou le soja, s’avèrent également récalcitrantes à la transformation par Agrobacterium. C’est pourquoi différentes techniques de transfert direct ont été mises au point. On a d’abord fait appel à des procédés utilisés avec succès pour transformer des cellules animales. Plus récemment, la biolistique, (méthode mise au point sur des tissus végétaux, qui consiste à bombarder le tissu à transformer de microparticules d’or ou de tungstène recouvertes d’ADN), est venue détrôner les techniques précédentes. Le transfert direct d’ADN ne nécessite pas d’autres techniques que celles permettant d’amplifier et de préparer en quantité l’ADN transféré (gènes d’intérêt et de sélection). Construction de l’ADN transféré L’introduction des transgènes dans le noyau se fait soit par l’intermédiaire d’une bactérie du genre Agrobacterium, soit par des techniques chimiques (électroporation) ou physiques de transfert direct d’ADN. Les transgènes doivent ensuite pouvoir s’exprimer dans les cellules végétales. Qu’ils soient d’origine animale, fongique, bactérienne, ou synthétique, il faut que les signaux permettant leur transcription (ADN vers ARN) et sa régulation soit reconnus par la machinerie cellulaire de l’hôte ; ceux-ci doivent donc être empruntés à des gènes végétaux présentant la même régulation. Pour que la nouvelle protéine soit acheminée vers un compartiment cellulaire particulier, la traduction du messager du gène chimérique devra conduire à une protéine-fusion comportant la séquence de la protéine mature et celle d’un peptide capable de la mener à l’adresse désirée. Arguments pour les OGM Eradication de la faim dans le monde Agriculture propre (OGM résistants aux maladies) Guérison de maladies aujourd’hui incurables Amélioration de la saveur et de la qualité nutritive des aliments Arguments contre les OGM Dissémination risquée et non contrôlée d’espèces modifiées Non-respect du principe de précaution Asservissement des paysans du tiers-monde Absence de traçabilité des OGM Bibliographie Séralini G.-E., 2000. OGM, le vrai débat. Editions Flammarion, 128p.
Archives de catégorie : Biodiversité
La biodiversité n’est pas qu’un concept abstrait, elle touche notre quotidien et fait l’objet d’un arsenal réglementaire.
Relations entre les organismes
Relations entre les organismes Réseau trophique Des chaînes alimentaires sont formées entre différentes espèces : plantes vertes (producteurs) ; herbivores (consommateurs primaires) ; petits et grands carnivores, nécrophages (consommateurs secondaires). Les êtres n’ayant pas de régime alimentaire spécialisé (omnivores par exemple) établissent des relations entre les différentes chaînes alimentaires qui, combinées entre elles, forment un réseau trophique. Un réseau trophique peut englober différentes biocénoses[1] ou écosystèmes[2]. Certaines espèces sont particulièrement difficiles à classer dans une biocénose : les larves d’amphibiens sont dans un milieu aquatique alors que les adultes sont terrestres. Equilibre biologique La biocénose est un ensemble supra-individuel et supra-spécifique possédant des capacités de régulation : si un hiver rigoureux a détruit beaucoup de larves d’insectes, les insectivores seront moins nombreux….Dans la pratique, les valeurs des populations varient autour d’une valeur moyenne appelée équilibre biologique. Plus le réseau trophique est complexe plus les variations seront faibles (bien que les variations d’une seule espèce auront des impacts sur un plus grand nombre d’espèces). Principes biocénotiques fondamentaux Plus les conditions de vie d’un biotope peuvent varier, plus le nombre d’espèces est élevé. Par exemple dans les régions d’estuaire, il est possible de trouver des poissons d’eau douce et d’eau salée. Quand les conditions de vie s’écartent d’un minimum vital (chaleur, ressources en eau), plus le nombre d’espèces est faible et plus le nombre d’individus par espèce est important. Par exemple, le nombre d’espèces de la strate arborée va en décroissant de la forêt équatoriale, à celle tropicale, puis tempérée et sahélienne. Les biocénoses ayant un très grand nombre d’espèces ont des populations relativement stables dont la survie est moins difficile (hors intervention humaine). A l’inverse, des biocénoses aux espèces peu nombreuses peuvent subir des variations de populations très importantes : en zone sahélienne, la sécheresse peut avoir des effets désastreux. Cycle alimentaire Dans une chaîne alimentaire, trois catégories sont distinguées : – les producteurs sont les végétaux autotrophes qui transforment les substances minérales en substances organiques, – les consommateurs (végétaux hétérotrophes, animaux) se nourissent directement ou indirectement des matières organiques élaborées par les producteurs, – les décomposeurs (principalement des bactéries) qui réduisent les cadavres, les déchets des végétaux et des animaux en des substances minérales pouvant être à nouveau disponibles pour les producteurs. ——————————————————————————– [1] biocénose : ensemble d’êtres vivants qui se constitue dans des des conditions écologiques données et qui se maintient dans un équilibre dynamique. [2] écosystème : une biocénose avec l’ensemble des facteurs inorganiques du biotope qu’elle occupe constitue un écosystème.
Conventions internationales
Conventions internationales La Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe – appelée aussi Convention de Berne – a été adoptée le 19 septembre 1979 à Berne (Suisse) et est entrée en vigueur le 1er juin 1982. Cette Convention a pour objet d’assurer la conservation de la flore et de la faune sauvages et de leur habitat naturel. La CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of wild fauna and flora), convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, protège les plantes dont le transport et le commerce sont réglementés et a été ratifiée par la France en 1976. La liste de plantes est régulièrement mise à jour : (i) elle protège des espèces naturelles, non cultivées, (ii) la protection est graduée en fonction des menaces pesant sur les plantes, (iii) à l’entrée aux frontières où la douane peut demander les permis d’importation et/ou d’exportation. En cas d’importation de plantes, outre la législation concernant la protection des espèces, il ne faut pas oublier la réglementation phytosanitaire. Par exemple, il est demandé un certificat phytosanitaire détaillé des plantes importées ; l’importation de certaines étant strictement interdite. La Convention sur la Biodiversité, ratifiée par la France en 1992, reconnaît aux pays la propriété de leurs ressources naturelles et leur droit de réclamer une contrepartie à leur utilisation par d’autres parties. Cette convention n’a pas été ratifiée par les Etats-Unis. L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), dresse des listes de plantes menacées au niveau mondial et définit les catégories de menaces pesant sur les plantes. Les listes UICN, même si elles n’ont en elles-mêmes aucune valeur réglementaire ou législative en France, sont importantes car elles servent de base aux listes nationales.
Définitions
Biocénose Communauté d’êtres vivants. Biotope Espace ou milieu de vie occupé par une biocénose. Ecosystème Ensemble regroupant le biotope et la biocénose. Biodiversité Est l’ensemble des différents écosystèmes. Conservation de la biodiversité Gestion des interactions humaines avec les gènes, les espèces et les écosystèmes afin de fournir le maximum d’avantages à la génération actuelle tout en maintenant leurs potentiels pour satisfaire les besoins et les aspirations des générations futures ; comprend la sauvegarde, l’étude et l’utilisation de la biodiversité Conservation in situ Conservation de la biodiversité dans la dynamique évolutive des écosystèmes de l’habitat d’origine ou du milieu naturel. Conservation ex situ Entretien d’éléments vivants de la biodiversité en dehors de leur habitat d’origine ou de leur environnement naturel.