Le matin, nous rencontrons les responsables de la fondation pour le milieu naturel de l’état de San Catarina (Fundação do Meio Ambiente). Les objectifs de la mission sont exposés. L’après-midi, Daniel, botaniste brésilien, chercheur enseignant de l’université fédérale de San Catarina et spécialiste de la région nous fait découvrir ce merveilleux écosystème qu’est la Restinga. Cet écosystème est fortement menacé par les implantations immobilières sur le bord de mer. Certaines familles de plantes sont peu courantes pour les personnes habituées à celles européennes : Xyridaceae (representée par Xyris), Eriocaulaceae (Paepalanthus), Mayacaceae (Mayaca).
Paepalanthus sp. (Eriocaulaceae)
Parfois, ce sont les genres qui sont peu courants pour nous : Andostrichum (Cyperaceae, Clusia (Clusiaceae), Dodonaea (Dodoneaeceae), Gaylussacia (Ericaceae)… Sinon ce sont certaines espèces de Vitex ou de Cyperus par exemple qui sont particulières. L’ensemble de cet écosystème laisse le groupe sous le charme.
Le mardi 26 avril, nous prenons un vol intérieur de Sao Paulo pour Florianopolis. Florianopolis est une île située à environ 750 km au sud de Sao Paulo. Elle est la capitale de l’état de Santa Catarina. L’île a été découverte par un navigateur vénitien Sebastiano Caboto qui s’y était arrêté pour réparer son bateau. Elle est ensuite devenue l’escale obligatoire des voiliers passant de l’Atlantique au Pacifique en passant par le Cap Horn. L’île offre des paysages de dunes côtières en front de mer, de Restinga, un peu plus en retrait ainsi que de lagunes et de mangroves. Accessoirement pour nous, elle est un endroit très apprécié des surfeurs brésiliens. Vue de Florianopolis
Nous visitons le siège de la réserve de biosphère de la Mata Atlantica située au sein de l’Institut forestier de Sao Paulo. Nous rencontrons différents responsables, en particulier le Directeur technique et le Directeur adjoint. Les objectifs de la mission sont exposés et nous assistons à une présentation sur les réserves de la biosphère au Brésil. Elles sont actuellement au nombre de 6, une par biome. L’après-midi, nous nous rendons au parc de Cantareira. D’une superficie de 8 000 ha, il un des différents parcs de la réserve de la biosphère de la ceinture verte de Sao Paulo qui comptent au total 1,5 million ha ! Nous voyons l’ancienne plantation d’Araucarias et contemplons la ville de Sao Paulo que nous dominons d’un superbe point de vue situé à environ 1000 m d’altitude.
Vue de Sao Paulo du parc de Cantareira
Le parc a été créé au début du 20ieme siècle, non pas pour la conservation de la biodiversité mais pour améliorer les ressources en eau de la ville. La zone était alors couverte de plantations de café et de thé pour une grande partie. Actuellement, bien qu’il s’agisse d’une forêt secondaire, de nombreuses espèces présentes dans les forêts primaires sont visibles. Frederico, le botaniste, qui nous accompagne indique que toute la superficie n’était pas cultivée et qu’il restait quelques noyaux de forêts primaires. Ils sont sans doute l’explication de ce retour rapide de la biodiversité alors que la forêt est incluse dans la ville. Nous découvrons ensuite le musée Octavio Vecchi de l’Insitut Vecchi. Créé en 1931 à la place d’anciens laboratoires de recherches, il s’est ensuite étendu à l’ensemble du batiment. Les arbres de l’état de Sao Paulo utilisés pour leur bois sont tous présents sous différentes formes ainsi que les différents usages de ces bois (construction, mobilier, marquetterie, objets de la vie courante…). Le musée est splendide.
Dimanche matin, nous quittons Campo dos Jordao pour revenir sur Sao Paulo. Alors que nous étions dans un magnifique site naturel dans la fraicheur et la brume matinale, nous sommes l’après-midi dans une mégalopole (11 millions d’habitants environ) et dans une chaleur plus élevée (30° C). L’après-midi, nous visitons le parc urbain Trianon qui contient des vestiges de la Mata Atlantica. Il est surprenant de voir des arbres aussi gigantesques dans un contexte urbain.
Pour notre dernière journée a Campos do Jordao, nous faisons le matin une reconnaissance dans un milieu ouvert, relativement sec, a 1700 m d’altitude. Les Asteraceae sont nombreuses comme hier après-midi avec différentes espèces de Baccharis et de Mikania. Rapanaea (Myrsinaceae) sont aussi présents et les Tibouchina sont en fleur. Fleur de Tibouchina Nous découvrons Lavoisiera cataphracta, une autre Melastomataceae, herbacée, aux feuilles réduites appliquées contre la tige. Nous descendons pour atteindre un milieu plus ferme à Araucaria et Podocarpus (peu nombreux) avec un cortège de Myrtaceae, de Sapindaceae et de Melanostomataceae principalement. Inga (Fabaceae), remarquable par ses feuilles a rachis aile est présent a plusieurs endroits. La diversité du sous-bois est importante avec de nombreuses Bromeliaceae (Guzmania). Apres une pause déjeuner rapide, nous repartons vers un autre site et faisons des identifications sur le bord d’une piste et dans le sous-bois limitrophe.
Fruits de Psychotria dans le sous-bois
Les Melanostomataceae sont représentées par de nombreuses espèces regroupées en trois genres : Tibouchina, Leandra et Miconia. Nous découvrons un magnifique Drimys winteri (Winteraceae) en fleur, Weinmannia pinnata (Cunnoniaceae) ainsi qu’une Valériane grimpante (Valeriana scandens), une gentiane et une Ericaceae arbustive (Leucothoe). Vers 18 heures, le soleil étant proche de se coucher nous rentrons au refuge.
Fenêtre sur la botanique et la biodiversité
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