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parc national du Serra Geral (02/05/05)

En compagnie de Cilon et Julien, le groupe reconnaît la végétation du parc national du Serra Geral situé à environ 1100 m d’altitude. Les Melastomataceae sont légion : Tibouchina principalement, mais aussi Leandra et Miconia. Nous découvrons Mimosa ramboi (Fabaceae) du nom du Père Rambo, créateur du parc. Il porte des fleurs de Mimosoideae blanches et des gousses couvertes poils raides. Certaines plantes sont identifiées partiellement ; un Séneçon grimpant aux feuilles opposees, des Liliaceae au sens large, ainsi que des Iridaceae. Un travail d’identification ultérieur sera nécessaire, difficile car il ne reposera que sur nos photographies et les notes et schémas prises. Sur ces hauts plateaux, le sol est acide et les endroits humides sont souvent colonisés par des plantes carnivores : Drosera et Utricularia. Nous déjeunons au bord d’une chute d’eau. La vue est magnifique. SSCN0685.jpg Nous visitons à nouveau une forêt des nuages à Drimys et Myrticaceae, Myrceugenia et Siphonogeuna principalement. A l’orée de cette forêt, un membre du groupe repère une Asteraceae à aiguillons. La diversité morphologique des Asteraceae est nettement plus importante que chez nous, de l’herbacée à l’arbre, avec des feuilles de forme et de disposition tres différentes. Julien nous emmène ensuite dans un lieu qu’il considère comme le plus joli du site. Il a raison. Dans une dépression où coule un ruisseau, un fragment de forêt ombrophile atlantique survit entourée d’une végétation de campos d’altitude. Nous retrouvons des épiphytes, Bromeliaceae et Orchidaceae, ainsi que des Gesneriaceae. Un micro climat règne apportant fraicheur et humidité ambiantes. SSCN0687.jpg Nous quittons le parc pour visiter la Flona de Sao Francisco. Il s’agit d’une forêt domaniale, Floresta Nacional, avec des plantations à Araucaria et Pinus. Arturo, son directeur, nous la présente. Une partie du domaine est laissée à l’état naturel. Ce domaine a été créé pour la production de bois de construction et de pâte à papier. En sous-bois, les espèces herbacées ou arbustives natives sont les mêmes que celles rencontrées dans les sites naturels. Finalement, toujours accompagnés de Julien et Cilon nous reprenons la route pour un hôtel situé à Sao Francisco de Paula.

Le 1er mai 2005, départ d’Urubici pour Serra do Rastro et Aparados da Serra

Ce dimanche 1er mai, nous quittons Urubici, 950 m d’altitude, dans une brume glaciale ; il fait 8º C. Nous atteignons les limites du haut plateau au site appelé Rio do Rastro, 1150 m. Les à-pics sont vertigineux. SSCN0005.jpg

Vue de Rio de Rastro

Nous trouvons : Glandularia sp. (Verbenaceae prostrée), Wahlenbergia linarioides (Campanulaceae discrète) ainsi que quelques plantes exotiques au Brésil telles que Holcus lanatus (Poaceae), Hypochaeris (Asteraceae), Prunella vulgaris (Lamiaceae)… En descendant le plateau, nous faisons un arrêt très rapide et voyons Calyptrimalva catarinensis (Malvaceae endémique) et Phenax organensis (Urticaceae). En quelques dizaines de kilomètres de route, nous sommes à 250 m d’altitude et à une température de plus de 20ºC. Nous prenons la route côtière BR101 vers le sud pour remonter ensuite sur le plateau pour arriver en fin d’après-midi au siège du parc national Aparados da Serra où nous sommes reçus par Cilon, Julien, botaniste et Renzo, le directeur du parc. Nous visitons le parc pendant 2 heures. C’est une altiplaine découpée de profonds canyons dans lesquels plongent les eaux des torrents. Cette altiplaine est couverte d’une forêt mixte (semi-caducifoliée)à Araucaria. SSCN0688.jpg

Vue des hauts plateaux

Une forêt de nuages existe dans le parc. Pour la strate arborée, il s’agit principalement de Myrceugenia (Myrtaceae), de Siphoneugena (Myrtaceae), de Podocarpus (Podocarpaceae). Il n’y a dans cette petite superficie de forêt nivéale qu’un seul Araucaria. En soirée, nous rejoignons une pousada, un gite rural.

Samedi 30 avril, des sites où diversité et endémisme vont de pair

Ce samedi matin, nous sommes accompagnés du Maire de Urubici, d’Isaac, directeur du Parc de Sao Joaquim et de Daniel, le botaniste qui nous avait guidés lors de la visite de la Restinga. Nous nous rendons d’abord sur un site où existe un Araucaria impressionnant par la largeur de son tronc. Son âge est estimé à plus de 400 ans. Autour de lui, il y a quelques pieds de Drimys brasiliensis. Daniel n’est pas d’accord avec le nom donné dans la littérature, D. winteri. Selon lui, il y aurait 2 espèces brésiliennes : D. brasiliensis et D. lanceolatus. Il y a aussi de nombreux pieds de Sapium angulatum (Euphorbiaceae), Solidago chilensis (Asteraceae), Baccharis trimea (Asteraceae), ce Baccharis, si particulier avec ses 3 ailes, que nous rencontrons fréquemment depuis notre arrivée. Nous voyons aussi pour la première fois un berberis bresilien, Berberis laurina. Nous partons ensuite pour le Morro da Igregia. Avant d’y parvenir, nous allons visiter la cascade Veu de Noiva. Le site était auparavant une forêt mixte à Araucaria, Ocothea et Dicksonia sellowiana. Araucaria a été coupé et les fougères se sont alors développées plus rapidemment. La coupe de Araucaria se justifiait par l’exploitation du xaxim, se prononce chachim, le stipe de Dicksonia sellowiana pour la culture des épiphytes. SSCN0512.jpg

Stipe de Dicksonia sellowiana

Outre ces espèces, nous rencontrons Clethra (Clethraceae), Lantana megapotamica (Verbenaceae), Pavonia hasta (Malvaceae), Gallium hypocarpium (Rubiaceae), Scutia buxifolia (Rhamnaceae), Eryngium pandaifolium (Apiaceae), Salvia congestiflora (Lamiaceae) et Rubus sp. (Rosaceae). Sur la paroi rocheuse autour de la cascade, se trouvent Brasilicactus graessneri (Cactaceae) et Sinningia nivalis (Gesneriaceae). Nous reprenons notre route pour parvenir à Morro da Igregia à environ 1800 m d’altitude. Le site est battu par les vents qui nous semblent particulièrement froids aujourd’hui. La végétation est basse : Gunnera mannicata (Gunneraceae) déjà rencontrée dans la montée sur les parois humides, Tibouchina hospita (Melastomataceae), Baccharis erioclada (Asteraceae), un Baccharis à feuilles réduites opposées, Eryngium pohlianum (Apiaceae), un autre Eryngium à feuilles presque succulentes. Il y a aussi 2 bambous : Aulonemia ullei et Chusquea mimosa. Ce dernier avait déjà été rencontré dans la montée. Le genre semble être ubiquiste car nous le rencontrons quelles que soient les altitudes depuis notre arrivée. Pour notre déjeuner, nous descendons d’environ 200 mètres. Sur le bord du chemin, il y a de nombreux Mimosa bimucronata (Fabaceae) ainsi de magnifiques Séneçons à fleurs oranges et à grandes feuilles, Senecio oreophilus (Asteraceae). Chusquea est toujours présent. SSCN0516.jpg

Senecio oreophilus (Asteraceae)

Nous rentrons ensuite dans une forêt de nuages. Elle est peuplée de Myrtaceae (principalement Myrceugenia regneliana) et de Drimys lanceolatus (Winteraceae). Il y a aussi Azara uruguayensis (Flacourtiaceae) et Crinodendron brasiliensis (Elaeocarpaceae). Les arbres ne font que 4 à 5 m de hauteur, leur tronc est recouvert de lichens qui pendent comme de longs cheveux. Daniel qui a fait sa thèse sur ces forêts nous guide de main de maitre. En fin d’après-midi, le groupe après 1h30 de piste, atteint Corvo Branco, une passe située à 1100 m d’altitude. La route passe entre 2 falaises escarpées où ruisselle l’eau. Les 2 populations principales sont celles de Gunnera mannicata (Gunneraceae) et de Cortaderia vagina (Poaceae), une herbe de la Pampa aux feuilles plus souples et moins coupantes que celle originaire du Chili, puis introduite et bien connue en Europe. Nous identifions aussi, entre autres : Erigeron catarinensis (Asteraceae endemique), Escallonia petrophila (Grossulariaceae endemique), Weinmannia humilis (Cunoniaceae), Senecio subnemoralis (Asteraceae endemique), Buddleja kleinii (Buddlejaceae endemique) et Vernonia tweedieana (Asteraceae). La journée a été extrêmement riche et passionnante avec la découverte de plantes diverses et endémiques. La forêt nivéale, en particulier, est un écosystème caractéristique de cette région de hauts plateaux.

Vendredi 29 avril, départ de Florianopolis pour Urubici

Nous quittons Florianopolis pour Urubici, une ville à 100 km au sud située dans le parc de Sao Joaquim. Nous nous arrêtons au parc de Lagas de Imperatrice. Nous visitons un circuit botanique présentant les principales plantes herbacées, arbustives ou arborescentes de la Mata Atlantica. Les plantes du circuit sont étiquetées. L`usage de Dicksonia sellowiana est présentée. Aux abords du circuit, nous notons la présence de plantes introduites telles que le carambolier (Averrhoa carambola). Cet arbre qui donne la carambole est de la famille des Oxalidaceae. SSCN0432.jpg

Fruits de carambolier (Averrhoa carambola, Oxalidaceae)

Il y a aussi Spathodea présent en alignement. Un projet de l`état serait de le supprimer car son nectar très collant colle le bec des oiseaux pollinisateurs natifs et les fait mourir. L`après-midi, nous nous arrêtons en montagne et visitons un site dont la vue panoramique est remarquable. Parmi les plantes identifiées, notons : Polygala (Polygalaceae), Esenbeckia grandiflora (Rutaceae). SSCN0431.jpg

Esenbeckia grandiflora (Rutaceae)

Un peu plus loin sur la route ; un Sida ou un Pavonia(Malvaceae) aux feuilles diclines, une Asclepiadaceae grimpante dépourvue de feuilles (Metastelma ou Cynanchum aphyllum), Desmodium sp. (Fabaceae). Le soir, nous rencontrons le Maire de Curubici ainsi que le directeur du parc de Sao Joaquim.

Jeudi 28 avril, parcs de Saco Grande et de Tabuleiro

Le matin, nous allons dans le parc de Saco Grande. Cette forêt située en altitude domine l`île de Florianopolis, en particulier la Restinga visitée la veille. La forêt est proche des habitations et les plantes introduites naturalisées sont remarquées aux abords, en particulier Pachira aquatica. SSCN0436.jpg

Feuilles et fruits dePachira aquatica

Plus loin, nous arrivons à une forêt plus dense, ombrophile. Il s’agit de la forêt atlantique : sans Araucaria mais avec beaucoup de Myrtaceae, de Lauraceae, de Sapindaceae et de Melastomataceae. Les nouvelles plantes sont peu nombreuses. Nous notons cependant quelques Commelinaceae, pas toutes déterminées, dont sans doute un Dichorisandra thyrsiflora. Il y a un Pavonia (Malvaceae) dont les fruits sont armés d`une multitude de petits crochets et qui s`accrochent aux vêtements mais aussi à la peau dès le moindre contact. Quelle dispersion efficace ! Après le dejeuner, nous prenons la route pour le parc d`état Serra de Tabuleiro. Il nous avait été indiqué qu`il était possible de trouver une population de prêles géantes de plus de 2 mètres de hauteur. Notre recherche s`effectue à proximité des limites du parc dans une zone très humide. Elle est vaine. Par contre, comme ce matin, les plantes introduites surprennent dans la végétation. Il y a en effet plusieurs pieds d`Eucalyptus. Nous nous demandons aussi si les Sansievieres ne sont pas elles aussi exogènes. Le milieu est très humide et semble être un paradis pour les oiseaux. En partant, nous voyons les lambeaux d`une mangrove avec des palétuviers.