Grâce au décalage horaire, le réveil se fait de bonne heure. La forêt d’Araucarias est encore nimbée dans la brume et couverte de rosée quand nous commençons notre marche. Outre les Araucarias, les plantes que nous identifions appartiennent principalement aux familles suivantes : Myrtaceae, Lythraceae, Melanostomataceae, Onagraceae (dont un magnifique Fuchsia arborescent).
Araucaria angustifolia
Nous voyons aussi des fougères arborescentes (Cyathea et Dicksonia) et de nombreux bambous (Chusquea). L’après-midi, le biotope visité devient progressivement plus sec. Du stade ombrophile avec des Araucarias majoritaires, nous passons à une association d’Araucarias avec des Podocarpus puis finalement à une savane arborée ou les Asteraceae sont omniprésentes. D’ailleurs, sur le site visité l’après-midi, poussent 15 espèces de Baccharis.
5h55, arrivée à Sao Paulo, après 11h10 de vol sans problème. Heureusement, d’ailleurs. Sur la carte de débarquement, nous devions certifier que nous n’apportions aucune semence. Sans doute par peur d’introduction de maladies ou de pestes végétales. Clayton Lino, président de la réserve de la biosphère de la Mata Atlantica, nous attend avec 2 de ses collègues : Dr Osny, botaniste, et Fabricio Meu, photographe. Clayton nous remet à chacun un dossier d’information sur la protection de la biodiversité au Brésil. La legislation rigoureuse nous empèchera de faire la moindre collecte. Si des échantillons nous intéressent, ils pourront nous être envoyés ultèrieurement avec l’accord de l’IBAMA. Nous faisons aussi le point sur le programme de notre séjour. En fait, la totalité de notre séjour se passera dans la réserve de la biosphère de la Mata Atlantica. Nous allons vers Campo Jordao. Sur le bord de la route, les pieds de Chorisia speciosa sont en fleurs ainsi que quelques Erythrines, des Allamandas, invasifs dans la région, des Peltophorum, des Spathodea. Des Syagrus romanzoffiana étaient plantés près de l’aéroport mais nous en voyons de spontanés le long du parcours. Contrairement au Ficus elastica et au Ricinus communis qui sont naturalisés. Syagrus romanzoffiana Nous arrivons à Campo Jordao en fin d’après-midi.
Le biome comprend la forêt côtière atlantique sensu stricto et la forêt d’araucarias plus continentale. C’est un des centres de biodiversité les plus importants pour le Brésil et le monde entier. Elle est constituée par des forêts intérieures composées d’arbres à feuilles persistantes ou caduques (forêts semi décidues), de forêts galeries autour des fleuves et de forêts dites de pins dont l’espèce dominante est en fait Araucaria angustifolia. C’est un des biomes les plus menacés du Brésil : la surface naturelle a été réduite à moins de 5% de sa surface originale soit 52000 km² approximativement. La surface restante est occupée par des propriétaires privés pour plus de 80%, ou par de grandes métropoles telles Rio de Janeiro ou Sao Paulo. Les réserves du patrimoine naturel correspondent à moins de 4% de sa surface initiale. La dégradation de ce biome est due de l’abattage des arbres, à l’agriculture et aux reforestations trop homogènes avec des pins ou des eucalyptus. Les forêts humides deviennent de plus en plus sèches à l’intérieur des terres et sont remplacées par des associations végétales caractéristiques de la Caatinga ou du Cerrado. Des lambeaux de cette forêt sont présents à proximité de grandes villes telles que Rio de Janeiro et Sao Paulo. La biodiversité végétale est très élevée ainsi que l’endémisme. Ainsi, au sud de Bahia, il a été relevé jusqu’à 440 espèces différentes d’arbres par hectare dont plus de la moitié est endémique du Brésil. La forêt abrite aussi de nombreuses espèces animales en danger telles que le singe hurleur roux, le puma, le fourmilier géant, la loutre, le singe araignée, le tamarin lion doré ainsi que 900 espèces d’oiseaux dont 180 sont endémiques.
Les 6 biomes ou écosystèmes régionaux terrestres présents au Brésil sont les suivants : – L’Amazonie, la plus grande forêt tropicale humide du monde, – Le Cerrado, un ensemble diversifié comprenant des savanes herbacées, arborées et des forêts claires, – La Mata Atlântica, les forêts tropicales pluviales atlantiques semi caducifoliées et la forêt à araucarias, – La Caatinga, un écosystème exclusivement brésilien de forêts et fourrés secs, – Le Pantanal, la plus grande forêt tropicale inondée du monde, – La Pampa, une steppe herbacée à arbres et arbustes clairsemés. Ces biomes peuvent être communs à plusieurs pays sud-américains. C’est le cas de l’Amazonie, du Cerrado, du Pantanal et de la Caatinga.
La Mata Atlantica est un des biomes du Brésil les plus menacés. Sa surface d’origine était d’environ 1 million de km². Elle n’est actuellement que 50 000 km² soit 5% de la surface d’origine. La mission aura pour objectifs : – de sensibiliser le public français au problème de la Mata atlantica (causes de sa diminution dramatique, enjeux et problèmatique de sa conservation etc.) – d’établir avec les autorités brésiliennes une action concertée pour l’introduction en France de certains végétaux afin de promouvoir la Mata Atlantica et de reverser des royalties aux organismes brésiliens de conservation de la biodiversité. Cette opération devra être exemplaire à la fois dans les méthodes (approche scientifique et respect des lois et conventions) et dans la communication qui en sera faite. Ainsi, concernant l’Araucaria, plante symbole qui signe le voyage du CCVS, 2 projets sont soumis aux institutions du Brésil : 1 – Volet scientifique d’essais d’acclimatation – Lots de graines d’Araucaria prélevées dans la zone la plus froide – Lots confiés à différents laboratoires et jardins botaniques pour mise en culture dans différentes régions de France – Etude scientifique (selon un cahier des charges précis) de la rusticité des plantes – Retour des informations au Brésil (rapports, communications, conférences au Brésil). 2 Volet grand public de diffusion d’Araucarias avec versement de royalties au Brésil – Accord de partenariat entre les autorités brésiliennes et le partenaire du CCVS, TRUFFAUT – Truffaut met en vente des plants d’Araucarias. Chaque plant sera accompagné d’une information destinée au public sur la Mata atlantica et la conservation de la biodiversité au Brésil – Pour chaque plante achetée une certaine somme est reversée au Fond brésilien pour la protection de la Mata Atlantica. De nombreux scénarios de ce type sont possibles, avec toujours deux points communs, l’information du public et le partage équitable des bénéfices avec le Brésil.
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