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Samedi 30 avril, des sites où diversité et endémisme vont de pair

Ce samedi matin, nous sommes accompagnés du Maire de Urubici, d’Isaac, directeur du Parc de Sao Joaquim et de Daniel, le botaniste qui nous avait guidés lors de la visite de la Restinga. Nous nous rendons d’abord sur un site où existe un Araucaria impressionnant par la largeur de son tronc. Son âge est estimé à plus de 400 ans. Autour de lui, il y a quelques pieds de Drimys brasiliensis. Daniel n’est pas d’accord avec le nom donné dans la littérature, D. winteri. Selon lui, il y aurait 2 espèces brésiliennes : D. brasiliensis et D. lanceolatus. Il y a aussi de nombreux pieds de Sapium angulatum (Euphorbiaceae), Solidago chilensis (Asteraceae), Baccharis trimea (Asteraceae), ce Baccharis, si particulier avec ses 3 ailes, que nous rencontrons fréquemment depuis notre arrivée. Nous voyons aussi pour la première fois un berberis bresilien, Berberis laurina. Nous partons ensuite pour le Morro da Igregia. Avant d’y parvenir, nous allons visiter la cascade Veu de Noiva. Le site était auparavant une forêt mixte à Araucaria, Ocothea et Dicksonia sellowiana. Araucaria a été coupé et les fougères se sont alors développées plus rapidemment. La coupe de Araucaria se justifiait par l’exploitation du xaxim, se prononce chachim, le stipe de Dicksonia sellowiana pour la culture des épiphytes. SSCN0512.jpg

Stipe de Dicksonia sellowiana

Outre ces espèces, nous rencontrons Clethra (Clethraceae), Lantana megapotamica (Verbenaceae), Pavonia hasta (Malvaceae), Gallium hypocarpium (Rubiaceae), Scutia buxifolia (Rhamnaceae), Eryngium pandaifolium (Apiaceae), Salvia congestiflora (Lamiaceae) et Rubus sp. (Rosaceae). Sur la paroi rocheuse autour de la cascade, se trouvent Brasilicactus graessneri (Cactaceae) et Sinningia nivalis (Gesneriaceae). Nous reprenons notre route pour parvenir à Morro da Igregia à environ 1800 m d’altitude. Le site est battu par les vents qui nous semblent particulièrement froids aujourd’hui. La végétation est basse : Gunnera mannicata (Gunneraceae) déjà rencontrée dans la montée sur les parois humides, Tibouchina hospita (Melastomataceae), Baccharis erioclada (Asteraceae), un Baccharis à feuilles réduites opposées, Eryngium pohlianum (Apiaceae), un autre Eryngium à feuilles presque succulentes. Il y a aussi 2 bambous : Aulonemia ullei et Chusquea mimosa. Ce dernier avait déjà été rencontré dans la montée. Le genre semble être ubiquiste car nous le rencontrons quelles que soient les altitudes depuis notre arrivée. Pour notre déjeuner, nous descendons d’environ 200 mètres. Sur le bord du chemin, il y a de nombreux Mimosa bimucronata (Fabaceae) ainsi de magnifiques Séneçons à fleurs oranges et à grandes feuilles, Senecio oreophilus (Asteraceae). Chusquea est toujours présent.

Senecio oreophilus (Asteraceae)

Nous rentrons ensuite dans une forêt de nuages. Elle est peuplée de Myrtaceae (principalement Myrceugenia regneliana) et de Drimys lanceolatus (Winteraceae). Il y a aussi Azara uruguayensis (Flacourtiaceae) et Crinodendron brasiliensis (Elaeocarpaceae). Les arbres ne font que 4 à 5 m de hauteur, leur tronc est recouvert de lichens qui pendent comme de longs cheveux. Daniel qui a fait sa thèse sur ces forêts nous guide de main de maitre. En fin d’après-midi, le groupe après 1h30 de piste, atteint Corvo Branco, une passe située à 1100 m d’altitude. La route passe entre 2 falaises escarpées où ruisselle l’eau. Les 2 populations principales sont celles de Gunnera mannicata (Gunneraceae) et de Cortaderia vagina (Poaceae), une herbe de la Pampa aux feuilles plus souples et moins coupantes que celle originaire du Chili, puis introduite et bien connue en Europe. Nous identifions aussi, entre autres : Erigeron catarinensis (Asteraceae endemique), Escallonia petrophila (Grossulariaceae endemique), Weinmannia humilis (Cunoniaceae), Senecio subnemoralis (Asteraceae endemique), Buddleja kleinii (Buddlejaceae endemique) et Vernonia tweedieana (Asteraceae). La journée a été extrêmement riche et passionnante avec la découverte de plantes diverses et endémiques. La forêt nivéale, en particulier, est un écosystème caractéristique de cette région de hauts plateaux.

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